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"Rendre visible l’invisible" au Lycée de Kyoto à Poitiers

Aborder les questions d’homophobie et transphobie avec les élèves dans l'enseignement agricole

Le projet fédérateur de 10 enseignant.e.s d’éducation socio-culturelle (ESC) de l’ex-région Poitou-Charentes animé par Rurart a pour thème cette année « rendre visible l’invisible ».

A l’origine, témoigne d’Anne-Lise Lisicki, enseignante d’ESC au Lycée de Kyoto à Poitiers, c’est un projet arts et sciences : il s’agit de questionner les éléments invisibles, ce qui est là dans l’ombre, peu regardé, peu convoqué, ce qui ne se voit pas, ne s’entend pas, ne se sent pas… bref, des éléments qui font partie de notre vie mais qui sont invisibles.

Organisé à l’intention de la classe de 2nde ABIL du Lycée KYOTO à Poitiers, du fait des représentations portées sur la filière et suite à une semaine ESDD où des préoccupations fortes concernant l’écologie avaient été exprimées, ce projet a été conçu en présumant les enjeux qui seraient soulevés par les élèves : microbiologie, écologie et écosystèmes, animalité et nature, migration et voyage…

Chaque élève a écrit une lettre à la comédienne intervenante, Camille Thoby, pour lui confier avant sa venue ce qu’il aimerait rendre visible ; ce qu’il souhaiterait crier au monde, donner à voir…

Et finalement, leurs mots n’ont pas lié les sciences à ce qui serait tu… mais les élèves ont souhaité mettre en lumière diverses formes d’injustice, de violence pour corollaire, de discrimination : homophobie, harcèlement, violences faites aux minorités, intolérances à toute forme de différence… voilà ce qu’ils avaient envie d’hurler au monde.

Extraits des thèmes proposés : Moi, ce que je veux rendre visible c’est…

  •  « l’amour : « à deux on va plus loin »,
  • « la transidentité : les personnes transgenres n’osent pas parler par peur d’être mis à l’écart et jugés : la transphobie et l’homophobie ne devraient pas exister »,
  •  « l’homophobie avec la musique « Ta Reine » d’Angèle : je connais beaucoup de personnes qui se font insulter et peu de gens le voient. Et puis, il y a aussi le viol avec la musique de Lyna  Mahyen-Purple : j’aimerais que le monde se rende compte que beaucoup de femmes et d’hommes le vivent »,
  • « L’amour. C’est un sujet très complexe qui fait beaucoup réfléchir. L’amour est invisible tant qu’on n’arrive pas réellement à se connaître, faire confiance aux autres et à soi-même. L’homophobie, je trouve ça injuste de rejeter les gays, les lesbiennes, les bisexuels. Je veux en parler car je suis moi-même bisexuel. Selon moi nous sommes tous égaux, alors le fait de voir des gens insulter, frapper d’autres personnes juste à cause de leur orientation sexuelle… Bref. »,
  • « …du droit des Hommes et plus particulièrement celui des femmes… et le harcèlement de rue que les femmes peuvent vivre », « les inégalités entre les hommes et les femmes, c’est vraiment important ! »,
  • « le fait que les femmes sont battues, violées ou commandées par leurs maris »,
  • « que l’amitié est plus forte qu’on semble le croire »

Un travail d’improvisations théâtrales a ensuite été réalisé pour scénariser les situations à dénoncer selon eux.

A la fin de la restitution de ces ateliers, les élèves ont tous dit vouloir rejouer ces scènes devant tous les internes pour « qu’enfin on puisse s’exprimer et faire réfléchir tout le monde… en dehors de ce projet on ne peut pas en parler, on n’en parle jamais, et là enfin on nous donne la parole ! »

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