Depuis sa participation aux Jeux Paralympiques de Tokyo en 2021, Chiara Zenati est tournée vers son prochain objectif : remporter une médaille aux Jeux de Paris 2024. Spécialisée dans le paradressage, la jeune cavalière bénéficie pour son entraînement de l’accompagnement conjoint de la Fédération française d’équitation (FFE) et de l’Institut français du cheval et de l’équitation (IFCE). Découvrez le portrait et le parcours de cette ancienne élève de l’enseignement agricole.
En plein confinement lié au Covid-19, au printemps 2020, Chiara Zenati a reçu un appel de Fanny Delaval, conseillère technique nationale pour le para dressage. Cette dernière lui a annoncé qu’elle était invitée – c’est-àdire sélectionnée d’office – pour les Jeux de Tokyo l’année suivante. Une grande surprise, y compris pour la première concernée. « C’est mon plus beau souvenir car faire les Jeux avant dix-huit ans, ça n’est pas donné à tout le monde ! », s’enthousiasme-t-elle. Dans la foulée, elle a participé aux championnats du monde d’Herning (Danemark) et aux championnats d’Europe de Riesenbeck (Allemagne). Avec, en point de mire, un objectif plus grand encore… décrocher une médaille à l’occasion de Paris 2024.
Cette réussite ne doit rien au hasard ou à la chance : Chiara Zenati a toujours su se fixer des objectifs élevés. Née au Blanc-Mesnil en 2003, elle a grandi à Drancy, en Seine-Saint-Denis. Hémiplégique du côté droit de naissance, elle s’est essayé à différents sports dès son plus jeune âge : capoeira, natation, escalade, basket, équitation... C’est cette dernière discipline qui l’emportera sur les autres. « Ce sport me permettait de combiner mon goût pour l’exercice physique et mon amour pour les animaux », explique-t-elle. Dès ses débuts « à poney », Chiara a tout de suite su qu’elle voulait travailler avec les chevaux : « Peu importe la morphologie, l’âge ou le handicap, un cheval nous prend tel que l’on est ». À 14 ans, elle part en internat à la maison familiale rurale (MFR) de Saint-Sulpice (Oise) pour faire des études agricoles en alternance. L’adolescente suit le cursus du baccalauréat professionnel « conduite et gestion d’une entreprise agricole » (CGEA) option équin, pour mieux comprendre les besoins d’un cheval et se préparer à être monitrice d’équitation. Détectée par la Fédération française d’équitation (FFE), Chiara Zenati est reconnue alors comme cavalière para-équestre de Grade III (le para-dressage intègre différents handicaps physiques, classifiés et divisés en cinq catégories que l’on appelle des « grades »).
Ses débuts sur les rectangles de dressage sont prometteurs. Sacrée championne de France de para dressage Club 2 et Club 1 en 2018 et 2019, la jeune femme vise encore plus haut. Les planètes s’alignent : l’Institut français du cheval et de l’équitation (IFCE), basé au Cadre noir de Saumur (voir ci-contre), recherche un cavalier pour un cheval de para dressage expérimenté, Swing Royal*IFCE. « Ils cherchaient un petit gabarit, j’étais un petit gabarit. C’était le destin », se réjouit-elle. En juin 2019, elle rencontre le cheval et Sébastien Goyheneix, écuyer du Cadre noir, qui est encore son entraîneur aujourd’hui. Ensemble, ils préparent l’échéance de Paris 2024. À côté de ce projet ambitieux, Chiara Zenati n’a pas négligé sa formation professionnelle : elle a obtenu le diplôme d’animatrice d’équitation (AE) puis le brevet professionnel de la jeunesse, de l’éducation populaire et du sport (BPJEPS), tout en venant s’entraîner une semaine sur deux à Saumur.
