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Buzzons contre le sexisme 2023

Prix de l’Enseignement Agricole

Depuis de nombreuses années, les lycées agricoles participent au concours BUZZONS CONTRE LE SEXISME, crée en 2011 par L’association V.ideaux (à l’initiative ensuite en 2017 de la plateforme Matilda éducation - ressources pour l’égalité).

Fruit d’un partenariat avec la DGER via le Réseau Insertion Egalité Diversité, 3 prix "Enseignement Agricole" ont été décerné cette année, dans le but d’encourager la participation de nos établissements à ce concours.

En 2023, 11 lycées agricoles ont ainsi participé, présentant au total  20 vidéos pour le prix spécial "Enseignement Agricole" (qui ont aussi concourues pour le palmarès national et le cas échéant pour le prix Spécial Occitanie)

Le jury de ce prix spécial, composé de Matthieu Prévost (proviseur LEGTA Aubenas), Nadia Kamboua (CPE Rennes le Rheu), Alain Tache (sociologue , animateur du Réseau Réseaulument Egalité dans le Gers), Claire Coulanges (chargée de mission Insertion Egalité diversité en région Centre Val de Loire), Claire Latil (animatrice Réseau ADC), Marie-Pierre Zorilla (animatrice Réseau Insertion Egalité Diversité), a  été très impressionné par la qualité des vidéos produites, abordant le sexisme sous différents angles : harcèlement de rue, inégalités dans le domaine du travail, orientation genrée, sexisme dans le milieu sportif… Les élèves ont également fait preuve d’une grande créativité concernant la forme de leur production : clip, vidéo en noir et blanc, parodie de journal télévisé…

Le classement que vous pouvez découvrir ci-dessous fût bien difficile à établir.

Palmarès Enseignement Agricole :

  1.  Stop au harcèlement de rue, Lycée Radinghem (62)
    (récompensé également par le jury national par le 3ème prix ex-aequo)
  2.  Les véritables influenceuses du lycée privé de la vallée de l'Hérault de Gignac (34)
  3. Clip Egalité Hommes-femmes dans le milieu agricole, Lycée La Vinadie, Figeac (46) 1er prix ex æquo au niveau national et 2e prix Occitanie)

ET EN BONUS ! un grand bravo au LPA de la Somme Péronne (80), ex æquo au niveau national, et prix du Festival féministe du film documentaire d’Arcueil, Femmes en Résistance, avec leur vidéo "Lycée de Filles",qui a particulièrement touché les membres du jury national ainsi que les organisatrices du concours.

Les 3 prix de "l’ Enseignement Agricole" ont été remis par Sandrine Martinage lors de la cérémonie organisée dans le grand auditorium de l’Hôtel de ville de Paris le mercredi 24 mai 2023.

Les lycéen.es de Radinghem et de Péronne présent.es dans la salle ont été fier.e.s de voir leur vidéos projetées et d’entendre les commentaires élogieux des membres du jury.

Une séance de remise des "prix complémentaire" s’est déroulée à Toulouse le 31 mai, pour les lauréats de la catégorie Occitanie, en présence de Marie-Pierre Zorilla, venue relayée les félicitations de la DGER aux jeunes des lycées de Figeac et de Gignac qui n’avaient pu se déplacer à Paris.

Félicitations aux équipes éducatives, primées ou pas, pour avoir accompagné les jeunes dans une réflexion sur la place des femmes dans notre société, les inégalités visibles et invisibles, grâce à ce le travail mené dans le cadre de "Buzzons".

Retrouvez l’ensemble du palmarès et toutes les vidéos sur :https://matilda.education/mod/page/view.php?id=1537

Retour sur l’aventure des élèves de seconde SAPAT du lycée de Péronne avec Régis Peltier, enseignant d’ESC

"C’était la première fois que je participais au concours Buzzons contre le sexisme. Ce n’était pas une évidence pour moi.  D’un point de vue pédagogique, j’ai toujours détesté le côté compétitif des concours. Mais en 2022, pour la première fois, je me suis lancé dans un concours. J’ai participé avec une classe au Prix "Jeunesse pour l’égalité" avec une super classe de CAPA 2 SAPVER. Nous étions finalistes mais quand nous avons vu que les gagnants venaient de grands lycées et même d’hypokhâgne, ça a été terrible pour les élèves. Elles n’avaient aucune chance et elles se sont prises une sacrée gifle de violence symbolique en pleine face. Je m’en suis voulu de leur avoir fait subir ça. Parmi les élèves qui ont participé au court-métrage "Lycée de filles", il y en avait 4 qui étaient dans cette classe de CAPA 2 SAPVER auparavant (Chloé, Camille, Elisa et Tya). Quand je leur ai proposé de participer à Buzzons contre le sexisme, elles étaient à la fois – et paradoxalement - défaitistes par avance et tout à fait revanchardes. Elles voulaient participer, tout en prévenant les autres élèves de la classe que les chances étaient faibles de réussir face à la concurrence – jugée déloyale – d’autres établissements scolaires. De mon côté, en tant qu’enseignant, j’ai participé à ce concours parce qu’il y avait un Prix spécial Enseignement Agricole et qu’il était dommage de laisser passer une occasion de dénoncer le sexisme dans nos lycées à l’identité spécifique. C’était aussi l’occasion de parler des codes cinématographiques avec mes élèves (cadrage rapproché, montage cut, esthétique du noir et blanc, rythme et dosage de l’humour, etc). Et c’est la force du message que nous voulions faire passer qui a écrasé tous nos doutes. Il fallait qu’on dénonce l’absence de mixité dans nos filières et les graves conséquences sociales qui en découlent. Il fallait que le jury de Buzzons contre le sexisme nous entende, il fallait qu’il voie les visages face caméra et entende les voix de ces jeunes filles "parquées entre filles" dans un lycée de filles quelque part dans un lycée professionnel agricole de la Somme. Notre participation est devenue une évidence. Elle est devenue un cri. Les élèves de la filière SAPAT ressentent une forme de sexisme institutionnel. Pour elles, les filières services aux personnes sont le fruit de la survivance des écoles ménagères du passé, où le public est naturellement 100 % féminin depuis toujours. Cette translation de la "bonne épouse d’agriculteur" à la "femme-qui-aide sur le territoire" ne les dupe pas. La vidéo montre au contraire une vraie prise de conscience.  Pour la filière CGEH, c’est différent… Les garçons ont disparu progressivement des classes tout au long des vingt dernières années. Dans le même temps, les métiers liés au cheval se sont beaucoup féminisés et malheureusement, pour certains jeunes garçons, dévirilisés. Ils sont devenus "des métiers de filles". Et nous sommes maintenant dans un cercle vicieux. En SAPAT comme en CGEH, nous, les enseignants du lycée nous sentons bien impuissants… Dans la vidéo, à propos de l’éducation à l’égalité fille/garçon, une élève dit à un moment que « les profs prêchent un peu dans le désert » parce que les élèves sont "toutes d’accord avec eux"… C’est tellement vrai... C’est exactement ce que je ressens face à mes classes exclusivement féminines dans lesquelles les garçons ne veulent pas aller. Participer à Buzzons contre le sexisme, accompagner le cri de révolte de mes élèves et filmer cette contestation bouillonnante, a ainsi été pour moi une façon d’agir vraiment."

Ce qu’en disent les élèves :

Coline : "Il y a encore trop de sexisme dans les lycées, notre vidéo a servi à faire passer un message" "Je suis contente d’avoir participé à Buzzons contre le sexisme, c’était une bonne expérience pour moi."

Léonie : "Si ça peut permettre de faire bouger les choses un peu partout, il faut le faire et continuer à le faire tant qu’il le faudra." "J’ai bien aimé la cérémonie finale car on a pu à la fois découvrir les vidéos des autres et apprendre plein de choses."

Ambre : "Je garde un super souvenir du tournage, on était toutes ensemble pour parler de ces sujets sensibles mais on l’a quand même fait dans la bonne humeur." "Pour moi, c’était important d’aller sur scène à Paris pour écouter l’avis et avoir le ressenti du jury. Avoir un retour, c’est essentiel."

Concours 2022 "Buzzons contre le sexisme"

"Martyre de la cause", une vidéo du Lycée de Pixérécourt (54)

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